Baraque à vélo

Baraque à vélo

Randonnée permanente du Tourmalet

Randonnée permanente du Tourmalet

 

J’avais dans l’idée d’effectuer cette randonnée quand j’ai su que j’irais à Toulouse la dernière semaine d’août. À la base, je pensais la faire en 2 jours mais ma mère s’est cassé le bras alors je dois me rabattre à la journée mais 172km et plus de 4000m de D+ ça fait peur un peu mais bon je me dis que je fais l’essai et que si ça ne va pas je reviendrai !

Je choisis donc le Mercredi 29 août car ma sœur est de repos et pourra aider ma mère avec mes 3 enfants.

La nuit est difficile, je dors pas beaucoup et bien sûr quand je commence à sombrer le réveil sonne 4h15 puis départ à 5h en voiture jusqu’à Bagnères-de-bigorre que je vais atteindre vers 6h30 mais il fait encore nuit noire.

Je me prépare quand même et je fais tamponner mon carnet de route dans un tabac presse. Finalement je démarre vers 7h15 il fait très sombre alors je mets gilet jaune et éclairage.

On commence doucement par la vallée de Campan sur 15km avant Ste Marie de Campan c’est plat ça permet d’échauffer la machine qui n’est pas bien réveillée pour l’instant. Je prends les premières photos avec mon smartphone car j’ai oublié la carte externe de mon appareil photo arg !!

Début du col d’Aspin et le jour arrive enfin le ciel est assez bas j’espère juste que je n’aurai pas la pluie. Me voici sur la route du Tour de France, mais il n’y a personne pour m’encourager mais je vois sur la route « allez Phil » ça me motive, mais faut pas s’emballer la journée sera longue et il faut s’économiser et surtout prendre un petit rythme tranquille j’ai toute la journée pour la faire de toute façon. Au milieu de la montée, on se trouve dans une zone pastorale et les vaches et les chevaux sont donc en liberté faut se méfier, mais vu l’allure en montée, les risques de collisions sont peu probables. Le temps ce lève et l’on aperçoit les sommets alentour c’est un beau spectacle. Je me sens super bien c’est agréable et au bout d’un peu d’une heure me voici au sommet du col d’Aspin.

Photos obligatoires bien sur et je m’attarde pas et je descends sur Arreau et la vallée de la Neste qui vont m’emmener vers Guchen lieu du 2e contrôle. Dans la descente une petite frayeur avec un cyclo qui monte quasiment à gauche, heureusement que je ne suis pas à fond, je peux l’avertir à temps pour qu’il se pousse ouf !

Je traverse Arreau qui me rappelle de beaux souvenirs de vacances en famille quand j’avais 9 ans nous étions à Lançon qui se trouve au-dessus sur la colline.

Me voici à Guchen, il est 9h45 à peu près et après un café et un coup de tampon sur le carnet c’est le début du 2e col l’Hourquette d’Ancizan que le Tour a emprunté en 2010 je crois.

C’est très sec d’entrée, le compteur indique 8 à 9% et sur les panneaux jusqu’au sommet, la moyenne sera quasiment toujours au-dessus de 8% sauf au 5e km un petit replat permet de récupérer. Pour l’instant tout est au vert, les jambes vont bien et le moral est au beau fixe et le paysage est enchanteur. Un cyclo me rattrape à 3 ou 4km du sommet, mais je vois ensuite qui peine un peu car il est toujours dans mon viseur jusqu’au sommet où l’on discutera un peu avec échange de photos au panneau du sommet. Il me dit que son vélo est loué et que c’est la 1e fois qui fait ce genre de montée en double plateau courageux le gars et je pense qu’il a abusé de ses forces car au sommet, il restera un bon moment à faire des étirements. Il faut se méfier de la descente car il a toujours des troupeaux vaches mais aussi des ânes en liberté et au milieu de la chaussée et quand on connaît la détermination d’un âne, il faut évidemment éviter l’obstacle sans rechigner.

Il y a aussi une surprise car il faut remonter à nouveau avant de finir la descente et passer devant le lac Payolle. On est à nouveau sur la route du col d’Aspin, mais on redescend un peu ou il fait être vigilant pour ne pas rater la toute petite route sur la gauche qui mène au col de Serrat de Gaye ou de Bon.

Le bitume accroche à la roue, mais ça fait petite route bucolique c’est sympa, je ne croiserai absolument personne sur cette route et au sommet, le troupeau est arrivé avant moi chapeau !

Je suis donc super prudent dans la descente pour rejoindre la route qui mène au col du Tourmalet « le » gros morceau de la journée. Les 1er kilomètres sont assez régulier mais tout à coup la route s’élève et les pourcentages deviennent importants (au-dessus des 9% la plupart du temps) il faut bien gérer car de l’endroit au j’ai rejoint la route 16km de grimpette. Je tombe sur une zone de travaux pas évident de passer avec les voitures et autres camping-cars la circulation ce fait de plus en plus dense et il y a bien sur de nombreux cyclos dans les 2 sens.

J’évite de regarder l’heure pour éviter d’avoir des coups au moral et je suis bien heureux d’atteindre la Mongie mais je sais aussi qu’il reste 4km avant le sommet et pas des moindres.

Le paysage est toujours aussi beau, j’étais venu la dernière fois ici en 1995 en voiture faire de la rando. À l’époque ou je vivais encore à Toulouse. J’avais aussi gravi le Tourmalet dans l’autre sens en 1981 avec mon père, ça commence à faire et je me dis que comme ça je l’aurais dans les 2 sens.

Je repars donc de la Mongie et c’est pas simple et les moutons ont envahi la route, je dois mettre pied-à-terre et attendre que les faiseurs de laines veuillent bien me laisser le passage.

Le soleil est là mais il y a du vent de face bien sûr pour corser l’addition et à 2km un cyclo et à pied avec ses chaussures à la main il a l’air un « peu » le mot est faible démoralisé.

Moi sur le vélo, je vais à peine plus vite que lui les pourcentages sont costauds, j’essaye donc de mouliner au maximum pour pas trop entamer les calories, mais ça devient difficile quand même.

C’est un bonheur d’arrivée enfin au sommet après 6h de randonnée. J’achète un souvenir puis je me restaure au bar-restaurant du sommet avec un bon plat de pâtes aux légumes. C’est sympa aussi d’avoir les messages de Pierre Dumas qui suit le périple pas sms même si le réseau n’est pas toujours disponible.

Me voici dans la grande descente, on se laisse griser par la vitesse et les paysages, j’en oublie presque de faire des photos. Passage Barèges puis l’arrivée à Luz St Sauveur où j’arrive à trouver la D12 pour rejoindre les Gorges de la Luz et Lugagnan c’est tout plat mais ça ramollit les guiboles et quand il faut aller sur la droite vers Juncalas. C’est le point de non-retour soit je vais sur Lourdes et contourne le circuit pour revenir finir plus tard soit j’y vais et je n’ai plus le choix,je choisis donc la 2e solution, mais elle va me coûter cher cette option d’abord physiquement car je suis plus qu’entamé c’est tout au mental et après 2 cols de Lingous et de Croix Blanque il me faut encore gravir la col de Saoucède pour atteindre Labassère lieu du dernier control avant l’arrivée. Le descriptif indique des routes bucoliques et ils n’ont pas tort c’est magnifique, mais qu’est ce que c’est dur après le programme de la matinée. La dernière montée me semble interminable et la route n’est vraiment pas large et une voiture seulement peut passer mais je n’en verrai aucune. Après je ne sais combien de temps, j’arrive enfin au sommet du col puis je me dirige en légère descente vers Labassère quand j’atteins le panneau du village ça me semble bien petit et il vaudrait mieux prendre une photo du panneau avec le vélo pour la validation du brevet.

Je suis dans un état de fatigue avancé et, après la photo, je dépose mon smartphone dans la sacoche de guidon que  j’oublie de fermer et bien sûr il tombe et je ne peux l’éviter, je lui roule dessus et je casse la vitre ahhhh !! fini les photos et le reste car il m’est impossible de l’utiliser malgré qu’il soit toujours allumé.

En plus à l’entrée du village, je trouve un artisan menuisier qui me tamponne mon carnet comme quoi je me sens maudit.

La dernière descente ne sera pas un grand souvenir, j’ai les boules et je ne peux pas prendre de photos de Bagnères tant pis. Ensuite je me dis aussi qu’il valait mieux lui que moi et que j’ai vu des paysages grandioses c’est pour ça qu’on aime le vélo.

Au final, mon compteur indique 174,5 km pour 4320m de dénivelé en un peu plus de 9h30 (presque 10h) j’ai quand même une grande fierté qui m’envahit car c’est un petit exploit aussi

Surtout que je n’avais pas roulé beaucoup cet été mais voilà c’est fait et mon père de la haut doit être fier aussi.

Baraque



03/09/2012
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